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Le projet Andromède débuta en 1993. Alain Borgeaud s’était inspiré de ses deux précédents avions pour en
mixer les caractéristiques et dessiner son prototype. Andromède a pour cahier des charges, une construction
bois et fibre, biplace, de bonnes caractéristiques de vol, facilement démontable, transportable sur une
remorque et équipé d’un moteur Rotax. Le projet a été stoppé au début de la construction lorsque la partie
bois était quasi terminée, une partie des ailes était déjà réalisée et le dossier de calcul était partiellement fait.
En 2006, à la fin de mes études d’Ingénieur à Yverdon les Bains, je souhaitais trouver un sujet de diplôme dans
l’aéronautique. Connaissant Alain, je l’ai approché pour ses éventuels contacts dans ce domaine et c’est alors
qu’il ma proposé de travailler sur le longeron d’aile. Avec son aide et celle de mon professeur, j’ai établi le cahier
des charges qui portait sur deux étapes:
A) La qualification du bois Douglas utilisé pour la construction et par des essais destructifs d’éprouvette.
B) Les calculs de répartitions de charge sur l’aile qui ont permis un essai destructif du longeron d’aile. Le but
étant de créer un modèle d’éléments finis qui devait être fidèle à la réalité.
C’est en 2007 que j’ai à proprement dit, repris le projet. Il a fallu me familiariser avec la fibre de verre et le
travail du bois avec l’aide et les conseils d’Alain qui m’a beaucoup aidé. Ayant un CFC de polymécanicien, cela
n’a pas été trop difficile à acquérir contrairement à tout ce qui concerne l’avion à proprement dit et toutes les
spécificités et exigences que cela implique. La première étape fut de faire un train d’atterrissage et bien entendu
de le calculer et le dimensionner car il était nécessaire de pouvoir déplacer l’avion. Ensuite, le gros travail fut les
commandes de vol et terminer l’élaboration des ailes et des réservoirs.
Le 22 septembre 2009, après ces travaux et le temps passé à préparer le plan de charge de l’aile et organiser le
travail. Andromède était prêt pour son essai de charge. Par une magnifique journée, plus de 2 tonnes de sacs de
sel et quelques paires de bras ont été nécessaires pour l’épreuve. Le test passé, l’étape suivante était la partie
supérieure du fuselage, la verrière et le surfaçage des ailes, de la profondeur et de la direction, impliquant
beaucoup d’heures de ponçage (tendinites et inflammations garanties).
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bas à droite. La première ouverture des photos peux être passablement longue PATIENCE
Il fallait aussi créer les autres parties aérodynamiques comme les carmans, capots de roue, etc…. Mais j’ai dû stopper net la construction car le dossier de base de l’avion tel qu’Alain Borgeaud l’avait déposé en son temps, ne remplissait pas ou plus les exigences de l’OFAC. Cela malgré les signatures reçues et supervisions déjà effectuées par l’OFAC et le RSA. J’ai alors réinventé la roue et refait le dossier de calcul complet avec l’aide de Hans Kandelbauer, Sosthène Berger et Bernard Clausen que je remercie au passage. Une fois le dossier terminé et accepté, il était temps (enfin) de reprendre le travail. Pendant quelque mois, j’ai pu me consacrer à 100% sur le projet ce qui m'a permis de faire une avance colossale. Au mois de mars 2010, les ailes et le fuselage étaient terminés et prêts à peindre. Je fis une première pesée de l’avion et un calcul de centrage en estimant les masses du moteur et de ses accessoires, y compris les futurs capots. Une fois le bâti et le tableau de bord achevés, j’ai pu fabriquer l’échappement sur le moteur à partir d’un kit 4 en 1 MCR. En parallèle, j’ai aussi réalisé le moule positif de la verrière et son cadre. Une étape qui m’a pris beaucoup de temps et d’énergie en ponçage. Mais au vu des résultats une fois le plexiglas formé, collé et monté sur la bête, cela en valait la peine. Le plexi n’a aucune distorsion et la forme est parfaite et symétrique. Du super travail, ouf ! Un grosse dépense de 2700 francs sans filet.
En juillet 2010, mon Rotax d’occasion a redémarré pour la première fois sur mon avion. Quelques coups de démarreur, deux ou trois ratés et Brrrrroumm !! La larme à l’œil et avec grande satisfaction, j’ai réalisé pour la première fois qu’ après toutes ces années de travail, ma frénétique passion du " bricolage " se transformait d'un seul coup en un avion. Presque irréel ! Mon but était de terminer l’avion pour l’envoyer en peinture avant novembre. J’ai emballé le moteur dans un sac en plastique, collé des pains de mousse autour, sculpté, mastiqué, poncé (à la main avec re-
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Rotax neuf avec 2000 heures de potentiel et, une semaine après, il était installé.
Vous vous demandez mais pourquoi n’a t’il pas vu venir le problème et pourquoi il ne s’est pas inquiété heures de ce moteur ? Les raisons sont que je ne savais pas que la feuille de révision que j’avais avec le moteur ne suffisait pas. Le moteur et l'hélice sont les seules parties de l’avion que je n’ai pas construit moi-
Le 7 mai 2012, après que toutes les personnes présentes eurent rejoint leur poste attitré avec extincteurs, radios, appareils photos et caméras, Denis s’est installé aux commandes muni de son parachute. A 17h30 précises, il mit le moteur en route, et
quelques secondes plus tard, commençait le roulage. Après avoir remonté la piste 05 et fait un check complet des commandes, il s'aligna et fit une accélération, leva la queue de l'avion, ralentit et se reposa. Même procédure sur le retour au seuil 05. Puis il
s’aligna à nouveau, annonça qu’il allait décoller et départ. Environ 200m plus loin, Andromède prit les airs pour la première fois. Denis me donna les informations de vol tout au long de son évolution. Il avait prévu quelques manœuvres simples à la verticale du
terrain pour tester un peu les réactions de la machine. Après Vingt minutes de vol et un atterrissage simulé, il posa l’avion par un atterrissage parfait. Je pouvais maintenant commencer à respirer. Une grande joie et une grande satisfaction m’envahirent
pendant le retour de l'avion sur l'herbe à côté des tables où nous attendaient le débriefing et l’apéro. De manière générale, Denis jugea le comportement de l'avion sain malgré une profondeur un peu lourde et une roulette de queue un peu trop folle.
Quelques jours plus tard, ce fut à mon tour de m’assoir dans l’avion, mais comme pilote-
effectuer sur la roulette de queue qui était quasiment inefficace dans son rôle de direction, ce qui rendait l’atterrissage quelque peu scabreux. L’anti-
les modifications effectuées et les problèmes résolus, nous avons repris la transition. Après deux vols, j’étais cette fois à la place du pilote. Quelques heures encore, une série d’atterros et Denis me donnait la maîtrise de l’avion. Après une série d’essais en vol
pour apprivoiser l'avion, ses attitudes de vol et ses vitesses, j’ai dû me rendre à l’évidence que l’hélice que j’avais achetée ne me donnait pas les performances espérées. J'entrepris de la changer pour une Arplast à pas fixe prêtée par l’usine pour test.
Incroyable, ma vitesse de croisière a passé 85 kts à 110 kts ! Et la vitesse max de 115 kts à plus de 130 kts, limitée pour le moment à un régime moteur trop élevé. J’ai donc commandé la PV 50 en constant speed.
Pour l’hiver 2012-
Brugger, ma famille et amis proches, ainsi que toutes les autres personnes qui m’ont aidé et soutenu durant toutes ces années.
Andromède
Mtow 540 kg
Masse à vide 296 kg
Envergure 7.2 m
Longueur 5.2 m
Rotax 912 UL 80 Hp
Hélice Artplast Pv50 (à venir)
Décrochage autour de 55 kts
Croisière autour de 120 kts
Vne 179 kts
2 sièges
Ailes démontables
Environ 4500 à 5000 heures de travail.